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Prix du lait T. Roquefeuil (Cniel): «La loi doit refléter l’état d’esprit des Etats généraux»

Pour l’interprofession laitière, une course contre la montre est lancée : d’ici la mi-octobre, date à laquelle Emmanuel Macron compte recevoir les filières après la promulgation de la loi Alimentation, les acteurs doivent déterminer et valider les indicateurs qui serviront au calcul du prix du lait. Selon Thierry Roquefeuil, président du Cniel, avec des indicateurs rendus publics, les industriels et distributeurs ne pourront plus se dérober à la nécessité de prendre en compte les coûts de production des éleveurs, et de « faire passer les hausses de prix » quand l’évolution du marché les justifie.

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L'interview de Thierry Roquefeuil, président du Cniel

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La dynamique des Etats généraux qui a permis aux industriels, en février dernier, d’obtenir des hausses de prix de la part des distributeurs, semble retombée, reconnaît Thierry Roquefeuil, président de la FNPL et du Cniel. « Alors que les éleveurs vont subir les conséquences économiques de la sécheresse, avec un coût fourrager plus élevé, l’état d’esprit des acteurs de l’aval de la filière ne semble plus à la prise en compte de ces coûts supplémentaires que supporteront les éleveurs. Il faut d’urgence traduire dans la loi l’état d’esprit de fin 2017 » lors de la signature de la charte d’engagement pour des négociations commerciales loyales.

Mais le représentant syndical et interprofessionnel a bon espoir que la loi Alimentation et son volet économique sur la construction des prix remettra les acteurs de l’aval de la filière laitière sur le bon chemin. « Les acteurs n’auront pas d’obligation à 100 % de prendre en compte ces indicateurs. Ce sera au sein des OP, des industriels ou des coopératives, de travailler en s’inspirant de ces indicateurs. »

« Ceci dit, nous connaîtrons ces indicateurs qui seront publiés par l’interprofession, et qui seront donc publics. Les consommateurs ont une demande forte en faveur d’une meilleure rémunération des producteurs. Si demain, avec la loi, avec la demande tant des producteurs, des consommateurs, mais aussi des pouvoirs publics de tenir compte des coûts de production des éleveurs, les transformateurs et distributeurs ne respectent pas ce nouveau cadre, alors il y aura un gros souci dans l’évolution de la filière laitière. »

Les indicateurs de coûts de production et de prix de revient à la production sont d’ores et déjà validés. Mais le consensus entre les différents collèges de l’interprofession est plus difficile à trouver concernant les indicateurs d’évolution des marchés français et internationaux. « Il faut à la fois donner des outils pour avoir plus de transparence sur les marchés, et veiller à ne pas créer une entente sur les prix au regard du droit de la concurrence. On ne peut pas donner une valeur au marché laitier français en tant que tel. Ce serait considéré comme une entente des acteurs de la filière laitière. »

Le projet de loi issu des Etats généraux de l’alimentation, quant à lui, est actuellement en débat, en nouvelle lecture, à l’Assemblée nationale. Le texte sera ensuite examiné au Sénat fin septembre pour une adoption du texte début octobre. Le chef de l’Etat compte réunir les acteurs des filières d’ici la mi-octobre, pour sceller à la fois l’entrée en vigueur de la loi et l’application du nouveau cadre de la construction des prix, par l’utilisation des indicateurs interprofessionnels.

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